Chlamydia

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Inclusions (brunes) intracellulaires de chlamydiae trachomatis
Inclusions (brunes) intracellulaires de chlamydiae trachomatis

L’infection à chlamydiae trachomatis est l’infection sexuellement transmissible que nous traitons le plus souvent au CeGIDD de Reims (5 à 10% des personnes nous consultant). Cette infection touche plus particulièrement les personnes jeunes (femmes de moins de 25 ans et hommes de moins de 30 ans) sexuellement actives.

Type d’agent infectieux

Il s’agit d’un type de bactérie qui est capable de se reproduire à l’intérieur des cellules des muqueuses. Il existe d’autres types de chlamydia (en particulier s’attaquant aux poumons), mais dans la suite de cet article, on utilisera le terme « chlamydia » pour celui responsable d’IST.

Transmission

La transmission au niveau génital ou anal est quasi exclusivement sexuelle, bien qu’il y ait la possibilité de transmission indirecte par du linge de toilette.

De plus, le portage pharyngé (c.à.d. au niveau de la gorge) est possible. Par conséquent, les fellations sont une cause habituelle de contamination, de la bouche vers le sexe et inversement. Ainsi, même en cas de rapports vaginaux ou anaux protégés, il est fréquent d’être infecté à cause d’une fellation non protégée, y compris en l’absence d’éjaculation.

Évolution de l’infection

La majorité des personnes porteuses sont asymptomatiques. Elles n’ont donc pas de signe d’infection, mais peuvent la transmettre très facilement lors d’un rapport sexuel non protégé.

200px-Scheme_female_reproductive_system-frQuand les symptômes apparaissent, de quelques jours à plusieurs semaines après la contamination, il s’agit souvent d’infections génitales dites « basses » :

  • infection du vagin (vaginite) et du col de l’utérus (cervicite) chez les femmes : les symptômes associés peuvent être une douleur lors des rapports ou des pertes gynécologiques inhabituelles ;
  • infection de l’urètre (urétrite) qui est dans les deux sexes le canal transportant les urines, situé entre la vessie et l’orifice de sortie (appelé méat) ; les symptômes ressemblent à ceux d’une infection urinaire, et s’accompagnent parfois d’un écoulement souvent clair et peu abondant au niveau du méat.

Plus rarement surviennent des formes compliquées :

  • infections génitales « hautes » et pelviennes :
    • trompes utérines (salpingite), voire de tout le bas ventre (appelé région pelvienne) et autour du foie (péri-hépatite) chez les femmes ; ces infections sont des urgences thérapeutiques et peuvent aboutir à une infertilité tubaire (trompes utérines bouchées) et augmenter le risque de grossesse extra-utérine ;
    • testicules (orchite) et canaux testiculaires (épididymite) chez les hommes ;
  • lymphogranulomatose vénérienne (LGV), qui est une forme d’infection vaginale ou anale rare et grave, due à des sous-types particuliers de chlamydia : l’infection est généralement douloureuse, s’accompagnant de fièvre et de ganglions locaux pouvant former des abcès ; des séquelles dans la région ano-génitale peuvent se constituer après guérison de l’infection ;
  • inflammation dans d’autres régions du corps, notamment oculaire et articulaire (syndrome oculo-urétro-synovial) dans les deux sexes ;

Traitements

Ils sont basés sur certains antibiotiques, dont l’utilisation dépend du type d’infection.

Formes non compliquées

Le traitement d’une infection asymptomatique ou d’une infection génitale basse permet d’éviter les complications et la transmission de l’infection aux futur(e)s partenaires.

Il est important dans le cadre du couple de traiter systématiquement et si possible au même moment les deux partenaires, même si l’un des deux a un résultat qui ne retrouve pas de chlamydia. Dans le cas contraire, la recontamination est probable. De même, il est légitime de proposer un traitement systématique aux éventuels partenaires des deux derniers mois, et de proposer un dépistage aux partenaires plus anciens.

Actuellement, en l’absence de contre-indication, il est recommandé de traiter ces formes non compliquées par voie orale avec :

  • azithromycine 1 gramme en dose unique ;
  • OU doxycycline 200 mg par jour en 2 prises pendant 7 jours.

Formes compliquées

En fonction de l’atteinte, il peut être nécessaire d’utiliser des associations de 2 à 3 antibiotiques, parfois par voie injectable, sur des périodes pouvant durer jusqu’à 2 ou 3 semaines. Malgré ces traitements, des séquelles ou complications tardives (douleurs dans le bas ventre, infertilité, grossesse extra-utérine) peuvent survenir.

Association

Chlamydia est parfois associé à d’autres bactéries, notamment le gonocoque.

Prévention

L’utilisation stricte du préservatif, y compris pour les fellations, constitue le meilleur moyen de prévention contre chlamydia.

Le dépistage permet de traiter une éventuelle infection passée inaperçue chez la personne atteinte et ses éventuel(les) partenaires, évitant ainsi les complications et brisant la chaine de transmission. Le dépistage recommandé est le prélèvement local pour réalisation d’une technique appelée PCR ou TAAN, avec parfois la possibilité de dépister le gonocoque en même temps ; la sérologie (prise de sang) a un intérêt très limité, par exemple dans le cadre d’un bilan d’infertilité ou dans le contexte de certaines complications (LGV), et ne doit pas être utilisée dans le cadre du dépistage.

En pratique, le dépistage se fait par :

  • Chez les hommes :
    • auto-prélèvement du 1er jet urinaire, sans avoir uriné pendant la dernière heure ;
    • le prélèvement urétral n’est pas plus performant et ne devrait pas être utilisé pour la recherche de chlamydia ;
  • Chez les femmes (en dehors des périodes de règles) :
    • auto-prélèvement du 1er jet urinaire, sans avoir uriné pendant les 2 dernières heures ;
    • auto-prélèvement vaginal, réputé plus fiable, indolore et réalisé par la femme elle-même.

 

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